CULTURE
DU JAPON

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Par manque de temps, je me suis contenté de prendre à droite et à gauche
des informations sans pouvoir y mettre mes commentaires.
Je m'en excuse par avance au-près de ceux qui reconnaîtrons un paragraphe emprunté à leur oeuvre.


Cérémonie du thé
Les Kimonos
Ikebana
Origami
Les Sabres
La Geisha
© GARNIER Regis, le 30 mars 2000

CHA-NO-YU ou SADO

Le thé arriva au Japon en même temps que le bouddhisme, à travers la Chine. Il était initialement utilisé par les moines bouddhistes pour rester éveillés et attentifs pendant les longues heures de méditation et de prière. Avec le temps, sa consommation s'est de plus en plus répandue, en prenant un caractère de véritable rite, avec des lois et des règles bien précises. La cérémonie du thé n'est pas simplement un spectacle, ni un passe-temps basé sur la conversation et les commérages accompagnés de la dégustation de ce breuvage. Elle exprime plutôt une philosophie de l'existence. C'est au bouddhisme qu'elle emprunte ses concepts profonds, et elle représente même un élément fondamental de la philosophie Zen, réélaboration plus proprement japonaise du bouddhisme. Les invités qui participent à la cérémonie doivent y trouver une oasis de paix et de tranquillité, loin des agitations du monde, de sorte que l'esprit puisse s'ouvrir à la réflexion sereine ou à la méditation. Pendant des siècles les différentes écoles de cha-no-yu se sont disputé le primat de maîtres de la cérémonie, en instituant des normes bien précises réglant le cérémonial, ainsi que le choix des locaux et des ustensiles. Mais toutes semblent être d'accord sur certains points fondamentaux. La base de la philosophie du cha-no-yu est encore une fois l'harmonie avec la nature. La cérémonie se déroule habituellement dans de petites constructions en bois et en bambou, s'élevant au sein de merveilleux jardins qui semblent entièrement naturels, avec des plantes fraîches, de l'eau et des rochers. Les ustensiles et les tasses sont faits dans une matière naturelle et ils varient selon les mois de l'année pour être toujours en harmonie avec les saisons. La cérémonie se caractérise par son extrême simplicité: la maison du thé, sans aucun meuble, est presque nue dans sa rigueur. Les ustensiles, habituellement peu décorés, ont des formes très simples et fonctionnelles, en harmonie avec le goût des Japonais qui admirent plus la réserve polie que l'ostentation. Tout est simple, humble, frugal. La maison du thé est habituellement construite en bois, bambou et paille; portes et fenêtres sont faites de panneaux coulissants en bois et papier de riz; le sol est recouvert de tatami, les nattes en paille des maisons traditionnelles. Elle se compose en général de plusieurs pièces: en plus de la pièce principale, où se déroule la cérémonie, on trouve habituellement une salle d'attente, et une autre pièce où les invités peuvent laisser leurs manteaux et leurs chaussures, enfin un local où le matériel nécessaire à la cérémonie est préparé. La pièce de la cérémonie comprend un renfoncement, appelé tokonoma, la partie la plus importante de la pièce: on y dépose un rouleau de peinture ou de calligraphie accroché au mur et une composition florale (ikebana). Le thé vert typique utilisé pour la cérémonie est très différent de celui qu'on boit en Occident: il s'agit d'une poudre verte très fine, au goût fort et amer. On fouette cette poudre dans de l'eau chaude à l'aide d'un petit fouet en bambou de facture raffinée, le chasen. Les ustensiles nécessaires à la cérémonie sont donc: un brasero et les instruments nécessaires à son fonctionnement, une bouilloire, un récipient à eau, un porte bouilloire, une petite cuillère pour prélever la poudre de thé, le fouet, une louche, le récipient contenant le thé, l'encens, les tasses. Le thé sera servi avec des gâteaux typiques japonais, habituellement très sucrés, de façon à exalter le goût amer du thé. Le choix de la peinture et des fleurs du tokonoma, des tasses et même des gâteaux varie en fonction de la saison. Un véritable rituel règle non seulement les gestes du maître de cérémonie, qui a étudié pendant des années avant de devenir maître de cha-no-yu, mais aussi ceux des invités, qui boiront leur thé en suivant des règles bien précises.


IKEBANA

L'ikebana, importé de Chine en même temps que le bouddhisme, recouvre au départ des fonctions votives: moines et prêtres disposaient des compositions florales sur les autels pour les offrir aux dieux. Puis il a évolué au cours des siècles, trouvant au Japon l'apogée de son épanouissement et montant au rang d'un véritable art. On compte de nombreuses techniques de disposition des fleurs, et aussi beaucoup d'écoles qui se disputent le primat historique de maîtres en ikebana. Cet art est encore répandu dans tout le Japon, pratiqué dès la plus tendre enfance, et les chefs-d'œuvre floraux japonais sont connus dans le monde entier. Ikebana signifie littéralement "fleurs vivantes": les compositions florales ne servent pas à immortaliser une fleur, mais à la saisir dans un instant de sa vie, de la naissance à la mort. Cet art se ressent en effet du grand amour des Japonais pour la nature et la vie sous toutes ses formes. Malgré les différences liées à l'école et à la technique du maître, la composition ikebana typique comprend habituellement trois éléments principaux placés à des niveaux différents, qui représentent une vision cosmique: la branche la plus haute représente le ciel, la plus basse, la terre, et la branche intermédiaire l'homme dans sa tentative de s'élever vers le ciel. D'autres éléments "accessoires" contribuent à la beauté et au symbolisme de la composition. Celle-ci ne se composera pas seulement de fleurs magnifiques, mais aussi de branches tordues, de feuilles déchirées ou de fleurs déjà presque fanées. Cet art représente donc une nature qui n'est jamais parfaite et symétrique en soi; c'est dans l'asymétrie et l'imperfection des compositions que réside leur beauté intrinsèque. Outre l'obéissance à ces critères esthétiques précis, la composition florale doit être chargée de symbolisme: représenter une phase de la vie ou un moment particulier de l'année et susciter chez le spectateur des sensations précises. Tous les éléments extérieurs ou intérieurs à la composition y concourent: fleurs, plantes, herbes, branchages, feuilles, récipient, ainsi que les caractéristiques du lieu dans lequel elle est présentée. Chaque fleur ou plante, ou encore le rapprochement de deux espèces différentes, a une signification particulière. Ainsi la fleur de lotus, qui plonge ses racines dans la boue et s'élève au-dessus des eaux avec ses corolles blanches, représente la tentative de l'homme pour s'élever au-dessus des péchés terrestres vers la pureté du ciel; ou encore une branche de pin associée à une rose représentera l'union entre la grâce et la fragilité féminines et la force et la résistance masculines. Le sens change selon que la fleur est en bourgeon, entrouverte ou complètement épanouie. La référence à la saison en cours est fondamentale: les fleurs symboliseront le printemps, les feuilles l'été, les branches nues l'hiver. Dans ce sens, la matière et la couleur des récipients seront elles aussi basilaires: un récipient de métal donnera une sensation de fraîcheur dans les compositions estivales, tandis que celui de terre cuite donnera une impression de chaleur en hiver. La composition florale joue un rôle particulièrement important pendant la cérémonie du thé. Introduite dans le tokonoma, elle contribue à la beauté de la cérémonie, et aide donc à créer une impression d'harmonie générale dans la pièce, en offrant aux participants des éléments de méditation et de concentration.


ORIGAMI

Cet art japonais connaît lui aussi actuellement son heure de gloire dans le monde entier. Désormais, sous toutes les latitudes, on connaît ces fragiles créations de papier représentant des animaux, des fleurs, des figures géométriques ou autres, fabriquées par de fines mains japonaises qui façonnent avec aisance et rapidité les minces feuilles colorées de différents types de papier. Dans de nombreux magasins spécialisés, ou simplement dans les grands magasins, on trouve des feuilles de papier à origami, de dimensions, de types et de couleurs divers. On vend également de nombreux livres, depuis les plus commerciaux, véritables guides pour l'étranger qui désire se familiariser à cet art, jusqu'aux plus professionnels. Cet art, destiné au simple passe-temps est enseigné dès l'école primaire aux petites filles japonaises. Beaucoup de créations les plus typiques, comme le héron, sont souvent utilisées comme images emblématiques du Japon, sur des couvertures de livres par exemple.


LES SABRES

Armes par excellence, les katana sont les épées recourbées typiquement japonaises, utilisées exclusivement par les samouraïs. Entrée en usage au Japon en 1300, la katana exigeait pour sa fabrication des mois et des mois de travail soigné. Les secrets de fabrication se transmettaient de génération en génération et les ateliers d'artisans se faisaient une grande concurrence. Les katana sont célèbres dans le monde entier pour leur souplesse et leur dureté exceptionnelles. Ces qualités rares sont obtenues après un travail prolongé, savant et minutieux. A l'aide d'un scalpel, on incisait dans son milieu une barre d'acier sur toute sa longueur, puis on la repliait en deux. Elle était de nouveau forgée dans ses dimensions d'origine. Cette opération qui consistait à inciser, replier, et forger, était répétée quinze fois. Quatre des nouvelles lames obtenues de la sorte étaient ensuite soudées entre elles, dentelées, repliées et reforgées comme dans la phase précédente, cinq fois de suite. De cette façon la lame, constituée de milliers de très fines lamelles d'acier, acquérait une souplesse et une résistance extraordinaires. Le tout était frappé au marteau pour lui donner la forme et la longueur voulues, puis on recourbait la lame. Les lames pouvaient également être constituées de couches alternées de fer et d'acier. Les opérations qui consistaient à chauffer la lame sur le feu et à la faire refroidir dans l'eau revêtaient une importance fondamentale. La température et le temps d'immersion constituaient des facteurs décisifs, et les différents ateliers en conservaient jalousement le secret. Une histoire ancienne raconte qu'un forgeron avait furtivement trempé sa main dans l'eau utilisée par un autre forgeron pour faire refroidir la lame, afin de lui voler le secret de la température, et qu'il avait eu la main tranchée net par cette même lame. Pour démontrer la force exceptionnelle de ce sabre, contentons-nous de rappeler quel était le test décisif qui permettait de voir s'il était bien forgé: il s'agissait d'asséner un coup sec et décidé de cette épée sur la tête de malheureux prisonniers de guerre. L'épée devait d'un seul coup partager l'homme en deux de la tête aux pieds. Habituellement, on gravait sur les lames des citations bouddhistes, des dessins ou d'autres choses encore. Elles portaient souvent la signature du maître artisan qui les avaient forgées. Les gardes des sabres étaient elles aussi d'une facture admirable, et on y gravait des inscriptions. Le manche et le fourreau pouvaient être faits de matériaux divers, mais les plus appréciés étaient ceux en cuir précieux, décorés de pierres précieuses. Aujourd'hui, ces sabres sont des objets d'art exceptionnels, recherchés, surtout lorsqu'ils sont d'une facture précieuse, par les collectionneurs du monde entier, et payés au prix fort. Ainsi la renommée des bons artisans japonais ne s'est pas éteinte malgré les siècles qui se sont écoulés.


LA GEISHA

La geisha est l'incarnation de la femme la plus raffinée, intelligente et cultivée de tout le Japon. Elle est enlevée à sa famille dès son plus jeune âge et entre dans une école pour apprenties geisha, où elle apprendra tout ce qui fera d'elle une figure aussi précieuse qu'irremplaçable. La geisha apprendra à soigner au mieux son apparence physique, à porter les lourds kimonos de soie, à se maquiller en couvrant son visage d'un épais fard blanc, en soulignant ses yeux de noir et sa bouche de rouge vif, jusqu'à en faire une sorte de masque diaphane sous la lourde perruque noire. Puis elle apprendra à évoluer avec grâce et élégance, à servir à boire avec raffinement, à calibrer chacun de ses gestes de façon à les rendre plus gracieux. Elle deviendra maîtresse dans tous les arts, apprendra la musique jouée sur les instruments traditionnels, la danse, le chant, l'art dramatique, le jeu de l'éventail, la cérémonie du thé et l'art d'arranger les fleurs. Elle étudiera longuement et avec soin les textes classiques et modernes, devenant ainsi extrêmement cultivée. Elle apprendra l'art de la séduction et de l'allusion malicieuse. De cette façon, elle sera prête à remplir sa fonction principale: égayer les ennuyeux repas d'affaires, les banquets et les fêtes en général. La geisha est la femme idéale pour la plupart des hommes japonais: elle est intelligente, cultivée, attentive, aimable, élégante, sait parler comme il faut au moment où il le faut, connaît à la perfection tous les arts précieux, y compris l'art érotique. Prenons-en pour preuve que la plupart des geisha, leur tâche accomplie, finiront souvent par épouser des hommes riches et occupant des positions élevées. Une autre figure, qu'il faut nettement distinguer de la geisha, est la maiko, apprentie geisha, la jeune fille encore acerbe qui étudie pour devenir geisha. On la reconnaît facilement à ses vêtements beaucoup plus simples, légers et colorés. Les maiko sont elles aussi très demandées, car leur jeunesse et leur candeur compensent le manque d'expérience, cette expérience qui est l'apanage des geisha les plus affirmées. La figure de la geisha naît pour compenser l'image peu attirante de la femme japonaise telle qu'elle se présentait dans les siècles passés, entièrement soumise à l'homme et sans personnalité propre. La geisha éveillait chez l'homme l'intérêt qu'il ne parvenait pas à éprouver entre les quatre murs de son foyer domestique. Mais c'est justement en raison du statut social différent de la femme moderne que cette figure légendaire est en train de disparaître. Les écoles pour maiko ferment l'une après l'autre, et le nombre de jeunes filles inscrites diminue régulièrement.


LES KIMONOS

Le kimono est le vêtement traditionnel par excellence: pendant des siècles, il a habillé hommes, femmes et enfants. Alors que de très nombreux ornements sont venus l'embellir au cours du temps, le modèle est resté fondamentalement identique. Le kimono est une longue robe, arrivant jusqu'aux chevilles chez les hommes, et généralement plus longue pour les femmes, entièrement ouverte sur le devant et fermée par une haute ceinture serrée à la taille, qui retient les deux pans, le pan gauche étant croisé sur le côté droit. On compte trois types différents de kimonos, en fonction du modèle des manches: le kosodé ("à manche étroite"), l'hirosodé ("à manche large") et le furisodé ("à manche pendante"). Il y a également différents types de kimonos en fonction de l'occasion, de l'époque de l'année, du sexe, de l'âge et de la position de la personne qui le porte. Il existe des kimonos en soie légère pour les promenades d'été et de lourds brocarts de soie pour les cérémonies. Les impressions et les couleurs peuvent elles aussi changer, mais elles se rapportent généralement à la saison au cours de laquelle les kimonos sont portés: des branches de cerisiers en fleur et des rossignols embelliront les vêtements printaniers, tandis que les pins couverts de neige seront réservés aux lourds kimonos d'hiver. Un élément essentiel du kimono est l'obi, la large ceinture qui sert à le fermer. Assez petite et simple dans les vêtements masculins, elle devient plus longue et compliquée dans les habits féminins, jusqu'à devenir plus importante et représentative que le kimono lui-même dans les habits de cérémonie. Dans ce cas, l'obi peut atteindre plusieurs dizaines de mètres de longueur, et une bonne dose de l'élégance d'une dame provient du modèle qu'elle choisit pour son obi, qui se termine dans le dos par de véritables chefs-d'oeuvre sous forme de noeuds, de rubans ou de coussinets. Dans la maison traditionnelle japonaise, d'où les meubles étaient totalement absents, et où il fallait se baisser pour effectuer toutes les principales tâches ménagères au niveau du sol, il était absolument nécessaire que la seule fermeture des vêtements consiste en une ceinture qui permettait au vêtement de s'ouvrir à partir de la taille lorsqu'on devait se baisser. L'absence de poches dans le kimono fait que l'obi remplit également cette fonction: différents accessoires, tels que boîtes à pillules, nécessaires à maquillage, bourses, tabatière, porte-sceaux, étaient fixés à l'obi par de délicieux netsuké, sorte de brandebourgs qui bloquaient des cordons de soie passés sous l'obi. Les sabres des samouraïs étaient eux aussi enfilés dans l'obi. Des accessoires fondamentaux pour le port du kimono étaient les geta, sortes de mules en bois munies de très hauts supports sous la semelle, qui donnaient aux femmes japonaises leur allure caractéristique, à la fois instable et légère. Enfin, d'autres vêtements accompagnant le kimono complétaient la toilette. Un exemple seulement: l'haori, court manteau à porter sur le kimono lui-même.